Rachel
Moi, c'est Rachel, 26 ans. Je suis une professionnelle de la communication et dans mon temps libre une fan de thriller, de true-crime et d'écriture. Je me considère comme une épicurienne angoissée, une féministe en construction, une adepte des mots barbares.

Pourquoi la morning routine est-elle toxique ?

 Je suis une grande adepte de vidéos d’organisation et de développement personnel. Je trouve cela inspirant au quotidien de pouvoir être le véritable capitaine de son destin. On nous rabâche d’ailleurs que le monde appartient aux gens qui se lèvent tôt. Mener sa propre vie commence donc par la sacro-sainte morning routine, qui s’avère finalement plus toxique qu’on ne le croit. Nous exposerons ici les raisons pour lesquelles la morning routine est problématique. 


Si de nombreuses critiques se soulèvent par rapport à l’injonction du bonheur que peuvent nous vendre les marchands du développement personnel occidental, la morning routine connaît néanmoins un fort succès dans la communauté web. Elle nous promet des matinées éclairées par le bien-être, nous laissant le temps de penser et de profiter avant que les responsabilités diverses de notre vie à 1000 à l’heure nous accablent. Sur le papier, autant dire que ça semble plutôt positif, pourtant la morning routine a bien des vices cachés.  


La course à la productivité


La morning routine présentée comme elle l’est aujourd’hui, détient une caractéristique qui justifierait tous les programmes de ces matinées : la productivité. Pour avoir une matinée efficace, il faut se lever tôt, très tôt. Se lever aux aurores (aux alentours de 5H du matin) permet d’accomplir plus de tâches essentielles, de planifier et organiser le reste de sa journée, de se donner un rythme et surtout une consistance productive


Dans un certain sens, on ne veut pas perdre du temps qui pourrait être consacré à devenir une meilleure version de soi-même : plus organisée, plus sportive, plus intelligente, plus travailleuse... La morning routine pousse à se transformer en une version optimisée de soi-même. 

Insidieusement c’est la pression au bonheur qui s’y cache, car nous ne sommes jamais assez bien pour nous même ou pour les autres. C’est une promesse déguisée d’un monde plus sain, plus “healthy”, mais qui finalement peut s’avérer totalement contre productif.


Une relative écoute du corps 

Si la recherche de la productivité est un point très important dans l’élaboration d’une morning routine, elle passe obligatoirement par un nouveau rythme ayant des répercussions physiques. Le sommeil est le point crucial de cette stratégie matinale, motivé notamment par le livre best-seller “Miracle Morning” de Hal Elrod. Se lever tôt ne serait qu’une question de motivation. Faire le choix de dormir plus longtemps serait ce qui nous freine à accéder au succès. Bref, on laisse peu la place aux aléas du quotidien, des couchers plus tardifs que supposés, des organisations familiales défaillantes (car personne n’est parfait). Et surtout qu’en est-il du rythme naturel de chacun ? 


Le nombre d'heures de sommeil est peut-être plus important que l’idée de se lever tôt. N’oublions pas que l’OMS recommande 7 à 9 heures de sommeil par jour. Comment concilier nos besoins en termes de sommeil, à un rythme de vie qui peut ne pas nous permettre de nous coucher avant 23H ? Ces questions sont rarement abordées ou du moins évincées en prétextant la sacro-sainte motivation comme fuel ultime, et ce au détriment de notre santé. Par ailleurs ces idéaux refusent catégoriquement la place des enfants, de la vie de famille, des restrictions d’espaces et des moyens monétaires limités... 



Un aspect “aesthetic” peu authentique

Et si ce qui nous attirait dans les mornings routines était l’aspect esthétique de la chose ? L’idée que l’on s’en fait est principalement exprimée à travers des vlogs sur Youtube. Vidéos et montages léchés, mises en scène intelligemment calculées, tout est fait pour nous “donner envie” de vivre leur vie. De savourer ces instants de “perfections”. Pour autant, on peut se questionner sur la pratique du sport intensif au petit matin ou sur le passage obligé à la méditation. Des pratiques saines mais qui deviennent ici toxiques, parce que détachées de l’idée du bien-être mais rattachées au principe capitaliste et parfois oppressif de la morning routine. 


Et si nous options plutôt pour une routine qui correspond à nos besoins et à nos envies du moment, qui pourrait correspondre à ce qu'on espère pendant un temps et qui finalement s'adapte à la réalité de notre quotidien ? Pourquoi vouloir s'imposer le rythme que les gourous du développement personnel souhaitent nous imposer alors que dans le même temps ils ne cessent de nous rappeler de nous écouter. S'écouter commence peut-être pas s'imposer son propre rythme, non ?


Et vous avez-vous une morning routine ? Qu’en pensez-vous ?


Commentaires

  1. Hello ! Ton article est super intéressant et je suis d'accord sur tous les points que tu abordes. J'ai personnellement testé le Miracle Morning et j'ai aussi trouvé ça assez strict et pas forcément adapté à mon rythme de sommeil. Par contre, j'ai toujours une Morning Routine. J'essaie de me lever un peu plus tôt (au moins 30-45 min) pour méditer, m'étirer, me préparer mentalement pour ma journée. Je trouve que je suis beaucoup plus efficace pendant la journée, plus "réveillée". Je trouve beaucoup d'avantages mais c'est ce qui me convient :)

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